•  Après l'interview de Floxytek, voici l'interview de Mem Pamal !

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    Le 29 octobre, j'ai eu l'occasion d'interviewer l'artiste de musique électronique Mem Pamal, qui se produisait au BT59. Cet artiste présent depuis une vingtaine d'années sur la scène techno française s'inscrit dans un style épuré, "à l'ancienne", entre la tribe, la techno et l'acid.

     



     

    A propos de son parcours professionnel, dans la musique et la cuisine

    Je vis en Aveyron. Je joue depuis 20-25 ans, et des fois je suis cuisinier. Je préférerais ne faire que de la musique, mais c’est compliqué. Là j’arrête la cuisine pour un moment et je me remets à jouer. Ce sont deux univers différents mais difficiles tous les deux. Quand je bosse en cuisine, ça me fait retomber sur terre. Financièrement, c’est beaucoup plus facile en cuisine. Mais comparé à la cuisine, DJ, c’est cool ; ceux qui disent que c’est dur n’ont jamais fait autre chose.

     

    Comment as-tu découvert la musique électronique ?

    J’avais 17 ans, et j’étais allé en rave party vers Lyon. Y avait pas encore de teufs, c’était le tout début, et j’ai découvert la musique électronique comme ça.

     

    Quelles sont tes sources d’inspiration ?

    Manu Le Malin, Moby, Autechre, Daft Punk, Laurent Garnier, Jeff Mills, The Orb, Discharge, Liza'n'Eliaz... Et des centaines d'autres !

     

    Dans quel style te classes-tu ?

    C’est les gens qui m’ont rangé dans un style. Je dirais acid, ça c’est sûr, et psyché.

     

    Décris la musique que tu fais en quelques mots

    Analogique, live… et psychédélique, ça marche bien.

     

     

     

     

     

    Sur sa carrière de Dj et la notoriété en musique électronique

    C’est le hasard des rencontres. J’ai jamais fait de démarchage, rien. Justement, je ne me suis jamais dit que je voulais percer, je me suis dit l’inverse. Pas envie de percer, parce que c’est que des emmerdements ; et puis la notoriété dans notre milieu, elle n’existe pas vraiment. Un jour je jouais dans un anniversaire, et puis quelqu’un m’a proposé de faire un disque ; ensuite on m’a de plus en plus appelé pour jouer. Mais aujourd’hui je ne m’intéresse pas plus que ça à mon succès, je suis là pour la musique. Tous mes potes font ça, j’ai des potes qui tournent plus que moi, c’est relatif… On n’est pas Pascal Obispo non plus. La notoriété dans le milieu électro c’est super relatif. L’artiste techno connu, c’est une miette dans l’industrie de la musique. Quand t’es connu, t’es connu : tout le monde a ta chanson en tête.

     

    Ce qu’il préfère dans le métier de DJ

    Jouer. L’échange avec le public, c’est ce qu’il y a de mieux. Tous les publics ne sont pas les mêmes ; j’aime bien les hollandais.

     

     

     

     

    “Artiste underground ?”

    Underground, c’est du flan. Les artistes qui se disent underground, ils se la pêtent plus que les commerciaux et ils se produisent moins. Ça veut pas dire grand chose. Au final, ce sont les plus riches du secteur et les plus prétentieux. Pour moi c’est devenu négatif, le terme d’underground. Ça ne veut rien dire.

     

    A propos de l’évolution de son style musical

    Je ne recherche pas l’évolution, au contraire, je veux que ça reste comme au début. Je cherche pas la modernité, mais plutôt la régression vers les basiques. Je veux que ça sonne vieux, pas que ça sonne “neuf”.

     

     

     

    Tu as un agent ou tu te produis tout seul ?

    J’ai eu un agent, là j’ai plus mais je vais ré-avoir. Mais dans le milieu tout le monde s’organise tout seul, prévoit ses dates. C’est sympa. C’est un réseau d’amis, de connaissances.

     

    A l’heure actuelle, tu joues toujours en teuf ?

    Oui, mais je ne le dis pas forcément… Je joue dans ma région, discrètement.

     

    A propos du crew Fantomatik

    C’est moi qui ait monté ce crew il y a 20 ans, et après des gens se sont ajoutés. Fantomatik Records est mon label, je m'en occupe seul pour être autonome.

     

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    A propos de son matériel

    Tout est japonais, des vieilles machines japonaises pour travailler mes live. Ça sonne bien. 

     

    Mem Pamal : puriste de l'électronique

     

    Projets 

    J’ai deux disques qui vont sortir, des sweatshirts, et je reprends des dates. Là j’ai à nouveau la rage, je suis motivé, je fais à nouveau des choses.


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    Ce samedi 26 novembre aura lieu l'événement Shake Art, à la DJ Art School (5 rue Ligier à Bordeaux, à côté de Meriadeck). De 15:30 à minuit, Shake Art fait la part belle à l'éclectisme artistique, pour tous les âges et tous les publics. Pour l'occasion, j'ai rencontré l'organisatrice de l'événement, Maurane Negre, alias Mau'na Moore, qui a répondu à mes questions sur l'événement, son organisation et son parcours dans la promotion culturelle.

     


     

    A propos de l'événement Shake Art :


    L'après-midi est dédié aux ateliers : un atelier Dj, d'ores et déjà complet, animé par des élèves et professeurs de la Dj Art School ; un atelier d'atebas dirigé par Jeanne Snnvn, également artiste peintre, et un atelier de démo et de cours dualo, nouvel instrument de musique électronique. A partir de 18 heures débute le vernissage de l'exposition, qui restera accessible pendant deux mois dans les locaux de la Dj Art School, durant ses horaires d'ouverture (merci de respecter le cadre scolaire). L'exposition présente des photographies, des toiles et des sculptures.


    Le photographe Ken articule son oeuvre autour d'un message social. Je le suivais sur les réseaux sociaux, et j'aimais beaucoup son travail : Ken prend des SDF en photo et est assez connu dans le milieu bordelais. Il ne se fait aucun bénéfice sur la vente de ses photographies, et donne l'intégralité de l'argent gagné à des associations.

     


    La peintre Jeanne Snnvn est une de mes amies ; elle est très inspirée par le psychédélisme et plusieurs de ses toiles sont également porteuses d'un message social, parfois féministe. Cette jeune artiste bordelaise travaille au feutre et à l'aquarelle ; c'est sa première exposition.

     


    Enfin, le sculpteur sur métal Pierre Ivan Didry est un artiste confirmé est inspiré par les éléments naturel, le magnétisme et le mouvement aléatoire. J'admirais là encore son talent sur les réseaux sociaux avant de le convier à cette exposition.

     


     

    A partir de 18 heures, les Djs Eden Enki et Master Panda, regroupés sous le nom d'Okült, ainsi que Dizzy Skunky s'installeront aux platines pour offrir à nos oreilles une techno funky et légère. A 21 heures 30, ce sera au tour du duo Walk in The Wood de prendre place sur scène. Avec une batterie et une guitare, ces deux musiciens venus d'Agen nous offriront un moment rock'n'roll bienvenu, avec des textes en anglais. Je connaissais personnellement le chanteur, et c'est un plaisir pour moi de voir ce groupe participer à l'événement.

    Ce sera la musique électronique qui clôturera la soirée, avec pendant une heure et demi trois élèves de la Dj Art School qui nous montreront leur talent, puis à 23 heure le DJ Coy, qui nous fera danser au sein de son set minimal.

    Pour entrer, il faudra seulement régler 2€ d'adhésion à l'association (ce qui fait qu'après, vous pourrez aller à tous les autres événements gratuitement). Vous trouverez sur place boissons et consommations à petit prix tout au long de l'événement !


    Comment et pourquoi en es-tu venue à organiser ce deuxième événement Shake Art ?


    Je suis entrée en contact avec la Dj Art School parce que je chantais à l'une de leur soirée. Par la suite, Sébastien Rideaud, le directeur de l'école, m'a proposé de m'occuper de l'organisation de leurs After Work, qui avaient alors lieu le vendredi soir. J'ai proposé de déplacer les événements le samedi, pour pouvoir organiser des ateliers l'après-midi et pour ainsi élargir l'accès à des publics plus variés. Le nom Shake Art vient d'une volonté d'éclectisme : on voulait montrer la facette culturelle de la musique électronique, en proposant des Dj sets mais aussi une approche plus pédagogique et diversifiée. Nous sommes des passionnés d'art et nous voulions partager ça.

    Moi, je suis chargée de la recherche d'artistes, de l'envoi des contrats, de l'organisation en général, mais aussi de la production et de la réalisation des flyers (avec un graphiste), des courses, de la coordination le jour J... Je fais un peu tout ! C'est une super opportunité pour moi. Le premier Shake Art (qui a lieu le 27 février 2016) s'est très bien passé, et c'est pour ça que Sébastien m'a proposé de réitérer l'expérience.

     

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    Sur son parcours dans la promotion et l'organisation d'événements artistiques et culturels :


    Actuellement, je réalise un service civique en tant que coordinatrice de projet dans une agence de production et de diffusion d'artistes. Je participe également à l'organisation des soirées Solaris avec Mandala Records. Après le premier Shake Art, j'ai été prise dans une formation de management artistique et culturel pendant 4 mois. Ensuite, j'ai effectué un stage au Garorock, où j'étais régie camping, puis un stage au festival punk-metal l'Xtrem Fest à Albie où j'étais régie plateau.

    C'est un milieu où il y a beaucoup de concurrence, où les places sont chères. Le plus important, c'est d'avoir un réseau : il faut connaître des artistes, des professionnels de la culture, un peu tout le monde ! Il ne faut pas hésiter à aller vers les gens. Il faut savoir parler de ses idées aux bonnes personnes, aux bons moments. L'atout principal, dans ce domaine, c'est l'expérience : j'ai étais prise dans mon service civique face à des gens plus diplômés que moi. Il faut être très déterminé, avoir la niaque. Ma vie est centrée autour de la culture, il faut être passionné.

    Il faut aussi connaître la région, ses politiques culturelles, ce qui se fait déjà en termes d'événements, de festival, etc., pour pouvoir savoir ce qui pourrait faire venir des gens, ce qui a déjà été fait... Par exemple, pour Shake Art, on savait que la techno a déjà son public à Bordeaux : un événement autour de la musique électronique ramène toujours un peu de monde. Les expositions de type Transfert ont également ouvert les esprits sur les arts non-conventionnels. Mais on a voulu élargir l'événement à de nouveaux publics, plus âgés ou plus jeunes, que le milieu techno intimide ou n'interpelle pas de prime abord.

     


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