•  

    Yves Harté a reçu le prix Albert Londres en 1990 ; il a couvert de nombreux conflits et est rédacteur en chef du journal Sud-Ouest depuis 2008. Il nous parle de sa carrière, prodigue ses conseils aux futurs journalistes et revient sur des bouleversements historiques du XXe siècle ; rencontre avec un grand nom du journalisme néo-aquitain.

     

     

     

    Résultat de recherche d'images pour "yves harté sud ouest"

     

     

     

    Pouvez-vous vous présenter et nous raconter votre parcours ?

     

    Je suis né en 1954, dans les Landes. J'ai fait un parcours relativement classique : bac, puis fac de lettre. Je n'avais pas vraiment l'idée de devenir journaliste, c'était quelque chose d'extrêmement vague dans mon esprit, mais je lisais beaucoup la presse dans son ensemble. Je lisais aussi beaucoup sur le sport, et énormément d'auteurs américains des années 30, Dos Passos, Steinbeck... J'avais donc un mélange d'appétance pour le genre littéraire et pour l'autre. Un jour, j'ai tourné dans un feuilleton télé, parce que je faisais du théâtre ici à Bordeaux. Cela m'a amené à rencontrer quelques scénaristes, et l'un d'eux, journaliste de sport, m'a conseillé d'écrire. C'est comme ça que j'ai commencé ; à l'époque on n'avait pas besoin des écoles de journalisme pour devenir journaliste. En revanche après j'ai fait une formation complémentaire, “sciences du langage et communication”, et très rapidement j'ai fait des stages. Huit jours après que j'ai démarré mon premier stage, dans le Gers où à l'époque Sud-Ouest avait un bureau, il y a eu des innondations catastrophiques, causant onze morts : je me suis donc trouvé en relation directe et immédiate avec un fait divers important. J'ai continué à Cognac, où j'ai été remarqué par Pierre Veilletet, qui est décédé maintenant et était rédacteur en chef de Sud-Ouest dimanche. C'est lui qui m'a fait commencé à travailler, et c'est comme ça qu'en l'espace d'un an et demi, deux ans, je suis passé de stagiaire à un poste en C.D.I à Mont-de-Marsan.

     

     

    Quelles ont été les personnalités qui vous ont inspiré au cours de votre carrière ?

     

    Beaucoup de monde. À mes débuts, je connaissais la signature de Veilletet, j'avais beaucoup d'admiration pour lui car je m'intéressais aussi beaucoup à l'Espagne, et il avait été envoyé par Sud-Ouest pour couvrir la fin de la dictature franquiste en 1975. Je lisais également beaucoup Le Monde, et le journaliste Jean-Claude Guillebaud, qui à l'époque faisait un très beau reportage intitulé Les confettis de l'Empire, m'a marqué. J'adorais également le journaliste Denis Lalanne, pour qui j'avais beaucoup d'admiration. Enormement de journalistes m'ont inspiré... Je vais vous en donner un dernier : Jonathan Randall, qui a fait son dernier reportage pour le New York Times, et qui m'a beaucoup appris de la rigueur anglo-saxonne sur le terrain. Par exemple : quand vous êtes prêt d'une zone de combat, il faut toujours laisser la voiture dans le sens de la marche, et jamais en marche arrière ; ces détails, comme recouper l'information au moins quatre fois, avant de la considérer comme pratiquement sure, sont primordiaux.



     

    Résultat de recherche d'images pour "pierre veilletet"

                                                                                                                 Pierre Veilletet 

     

     

     

    Vous avez obtenu en 1990 le prix Albert Londres ; selon vous quelles sont les caractéristiques du bon journalisme ?

     

    Je pense qu'il y a des invariants. Le bon journalisme traverse les siècles et il était à peu près le même que ce qu'il était à l'apparition du journalisme indépendant. Il est devenu un peu le journalisme le terrain : il doit avoir un regard indépendant, et fonctionner comme une oeuvre littéraire spécifique, extrêmement éphémère et efficace. Il y a une citation qui dit : “les journaux ne sont pas là pour être lus, ils sont là pour être vendus, et un journaliste n'est pas là pour écrire, il est là pour être lu” ; c'est très vrai. Malgré cette formule un peu abrupte, cela n'empêche pas qu'il y ait une forme de vérité ; mais être lu ne veut pas dire ne pas écrire, au contraire. Il faut être accessible, et cela nécessite une véritable technique d'écriture, quelle que soit la situation dans laquelle vous vous trouvez. Ces deux conditions, l'indépendance du regard et la clarté d'expression, sont valables je pense pour tous les médias : une voix doit être accessible, de même qu'une présentation physique. Tout ce qui obscurcit s'oppose au journalisme.

     

     

     

    Rencontre avec Yves Harté, grand reporter et rédacteur en chef de Sud-Ouest



     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Pourriez-vous nous parler un peu de votre série de reportage sur la chute du mur de Berlin, qui vous a valu le prix Albert Londres ?

     

    Il n'y avait pas que ça. En mars 89, il y a eu un événement qu'on a beaucoup oublié, alors qu'il était d'une importance déterminante géopolitiquement, et donc on subit encore les conséquences aujourd'hui : les derniers soldats russes quittent l'Afghanistan. C'est cette année-là que j'avais demandé à pouvoir aller en Afghanistan ; j'ai fait les premières grandes batailles d'une guerre civile qui après le départ des soviétiques a opposé les afghans entre eux, notamment les moudjahidins et les communistes. La reconquête par les moudjahidins démontrait déjà des tendances extrêmement dures. L'été 89, après que je sois rentré, Veilletet m'a dit qu'il se passait quelque chose d'étrange en Europe, des mouvements de populations très importants, certainement les plus considérables depuis la dernière guerre mondiale : les gens fuyaient l'ensemble du   bloc communiste. Par exemple en Roumanie, où j'avais déjà réalisé un reportage sur les centres agro-industriels en  88, des roumains essayaient de fuir vers la Hongrie ; c'était  le premier déplacement. Le second déplacement, ça a été la grande épuration des bulgares qui a jeté dehors 300 000 bulgares ayant des origines turques. Et il y avait enfin, en      cet été 89, le premier exil des allemands de l'est qui, par la     Hongrie, partaient et passaient jusqu'en Autriche puis en Allemagne de l'Ouest. Donc j'ai fait des reportages dans tous les pays où les populations fuyaient ou dans les pays qui les recevaient ; je n'ai pas pu revenir en Roumanie car j'y étais interdit de séjour, mais je suis allé en Bulgarie, en Turquie, en Autriche et en Allemagne. En Allemagne de l'Est, peu de temps après mon arrivée, Gorbatchev est venu délivrer un message, par cette phrase sybilline : “ceux qui ne prennent pas les trains restent à quais”, ce qui signifiait qu'il fallait absolument prendre le train de la glasnost qu'il avait initié en Union Soviétique, et que l'Union Soviétique n'interviendrait pas pour protéger l'Allemagne de l'Est si jamais il y avait des rétractations. Ça a produit des manifestations ouvertement anti-communistes ; tous les journalistes ont été foutu dehors, nos visas n'ont pas été renouvelé. Je suis resté en contact avec des amis avec qui je m'étais lié en Allemagne de l'Est, qui m'ont dit que le mur n'allait pas durer. Je suis arrivé le 9, et le mur est tombé le jeudi ; ou plutôt une barrière s'est levée, dans la plus grande des confusion, puis la foule était devenue tellement énorme qu'il a fallu ouvrir les artères. Il y a eu des mouvements similaires en Tchécoslovaquie, et on y est parti aussitôt pour assiste à la même chose, à la chute du mouvement communiste. C'est pour cet ensemble d'écrits et de photos que j'ai reçu le prix.

     

     

     

    Résultat de recherche d'images pour "yves harte chute du mur"

     

     

     

    Quels conflits avez-vous couvert exactement ?

     

    Le premier était le Liban, puis l'Afghanistan. Dans les années 89-90, j'ai écrit sur la déflagration de la chute du mur et de la fin du communisme, qui a entraîné des réactions en chaîne, très rapide ; la première des réactions a donc été en Afghanistan dont j'ai parlé. Aussitôt après ça a été la désagrégation de la Yougoslavie, donc l'ensemble des conflits qui ont opposé la Serbie et les nostalgiques d'une grande Serbie comptant la Croatie, la Slovanie, Sarajevo, les Balkans... Après il y a eu la première Guerre du Golfe, d'une bizarrerie absolue, puisqu'on était sur place, à l'hôtel, hôtel qui pouvait très facilement se transformer en prison dorée pour journalistes si jamais ça tournait mal ; on s'en était aperçu un jour, il suffisait de fermer deux grandes portes et tout le monde était enfermé dans une enceinte. Ils nous ont mis dehors après deux ou trois jours de bombardements américains. Mais ensuite, ce qui a été le plus intéressant et dur en termes de conflit, ça a été le Kurdistan. On est allé avec les troupes du PDK, pratiquement jusqu'au centre de l'Irak, au bord des frontières kurdes ; nous avons du partir suite à une contre-attaque de Saddam Hussen, c'était chaud.

     

     

     

    Rencontre avec Yves Harté, grand reporter et rédacteur en chef de Sud-Ouest



     

     

     

     

     

     

     

     

    Lequel des conflits que vous avez couvert vous a le plus marqué, tant humainement que journalistiquement ?

     

    Honnêtement, tous. Je me souviens des rencontres avec des gens que je n'ai jamais revu, qui m'ont aidé ; des fixeurs, des traducteurs... Après, celui qui m'a peut-être le plus marqué, celui qui a été le plus intéressant et le plus formateur pour moi, ça a été le Kurdistan. D'une part on n'était qu'une poignée à pouvoir y entrer, on était neuf journalistes. On a vécu la dernière victoire de l'écrit sur le numérique émergent, puisque lors de cette première guerre du Golfe on a découvert également la puissance des satellites, qui n'existaient pas avant. Les américains les avaient utilisé pour la première fois en Irak, à Bagdad ; on s'était dit que maintenant on pouvait transmettre de partout, en un coup de téléphone au journal. Sauf que quand on est arrivé en Irak, on avait oublié un détail : les américains drônaient toutes la zone et les balises satellites ne servaient plus à rien. Pour les photographes et les télés, c'était un drame, ils se sont débrouillés à partir des émissaires, mais ça mettait très longtemps. Quant à nous, les journalistes de presse écrite, les Kurdes nous ont proposé d'écrire nos papiers de manière très lisible, à la machine ou en lettres capitales, afin qu'ils les récupèrent dans la nuit et les transmettent par fax à nos rédactions. Le mec partait d'Erbil jusqu'à la frontière iranienne qu'il franchissait, il arrivait dans un bureau iranien à la frontière, les Kurdes d'Iran faxaient nos papiers au bureau de Londres, et le bureau de Londres les renvoyait. C'était incroyable, et tous les papiers sont arrivés ! Pour le Guardian, pour le New-York Times, pour Wall Street Journal, Sud-Ouest, Libération... C'était incroyable.



     

    Résultat de recherche d'images pour "kurdistan erbil carte"

     

     

     

    En termes d'attitude journalistique sur un terrain de conflit, comment s'y prend-t-on pour assurer une information correcte, pas trop biaisée, sans mettre en péril sa vie ? Est-ce que c'est possible ?

     

    Oui, c'est possible, même s'il y a toujours un risque. Après je ne connais pas les règles et la réalité des guerres aujourd'hui ; ce que j'en sais, c'est que c'est beaucoup plus compliqué. J'ai connu très peu de guerre où il n'y avait pas de ligne de front, ça commençait mais c'était une minorité. Aujourd'hui il n'y a plus de front, on ne sait plus où commencent les combats. Et ça c'est quand même quelque chose de très nouveau. On ne sait plus d'où ça vient, on ne sait plus exactement dans quel territoire on se trouve... ça rajoute considérablement au danger.

     

     

     

    Rencontre avec Yves Harté, grand reporter et rédacteur en chef de Sud-Ouest

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Donc vous pensez que la dynamique que vous aviez mis en place quand vous étiez reporter de guerre ne pourrait plus être applicable aujourd'hui ?

     

    Il y a des règles qui demeurent. Par exemple, avoir une totale confiance dans le groupe avec lequel on part et dont quelqu'un a pu nous certifier le sérieux. Toujours savoir pourquoi et selon quelles sources les gens parlent, de manière à ne pas tomber sur des gens plaidant pour une cause, le risque étant de rapporter des considérations idéologiques et de tomber dans la propagande. La propagande est très difficile à éviter, parfois c'est même impossible ; mais il faut toujours le garder à l'esprit.

     

     

    Comment fait-on pour vérifier que l'information donnée est fiable?

     

    Tout dépend de l'information qu'on cherche. S'il s'agit d'expliquer la nature de conflits, la thématique, si on cherche des témoignages, c'est... J'allais dire "simple" ; non, c'est compliqué, mais vous n'avez pas de travail d'enquête à faire. Là où c'est plus dangereux, c'est quand il faut enquêter, avoir une approche de reportage et une approche d'enquête. Ça prend plus de temps, il faut rencontrer des gens, avoir des contacts précis... Le plus dangereux est là.



    Vous êtes rédacteur en chef de Sud-Ouest depuis 2008. Comment décririez-vous la ligne éditoriale du journal ?

     

    Elle n'a pas beaucoup changé depuis la création du journal, mais elle a évolué et épousé son temps. Elle reste tout de même à peu près fidèle aux valeurs qui ont toujours guidées Sud-Ouest, fondé après la guerre sur des principes hérités de la social-démocratie et de la démocratie chrétienne, puisque Sud-Ouest était l'émanation du M.R.P, parti de centre-gauche humaniste disparu en France aujourd'hui, le M.R.P. C'est à peu près cette ligne éditoriale qui prévaut, avec ensuite une véritable appétance, défense et illustration de la région, chose qui aujourd'hui devient un peu plus compliquée car la région a beaucoup évolué.



     

    Les prix Albert-Londres de Sud Ouest: Pierre Veilletet, Jean-Claude Guillebaud,Yves Harté : 3 grands reporters au coeur de l'actualité par [Harté, Yves, Veilletet, Pierre, Sud Ouest, Journal, Guillebaud, Jean-Claude]

     

     

     

    Sud-Ouest est le deuxième quotidien le plus diffusé de France, derrière Ouest-France ; qu'est-ce qui fait selon vous le succès de votre journal ?

     

    On a toujours donné à la fois une information dite générale plutôt de qualité, assez complète, et en même temps une information locale assez fouillée. Cette complémentarité permet d'avoir un journal global, un mass media véritablement, qui peut couvrir l'ensemble des appêtits de nouvelles de toute une population, et qui parle de l'international, du national et du local. Autant vous dire que ce modèle est drôlement secoué aujourd'hui, et je ne sais pas comment il va rester viable, car ce concept global tel que nous le concevions est aujourd'hui exactement l'ancêtre d'Internet.



    Justement, Sud-Ouest a été assez en avance par rapport aux autres quotidiens régionaux sur le numérique : il a été le premier à proposer une offre d'abonnement digital. Comment s'est joué votre position de précurseur à ce niveau ?

     

    Parce qu'on s'y est intéressé assez tôt, à l'occasion du procès Papon en 98, à l'heure où Internet émergeait réellement. Au sein de notre rédaction, un journaliste, parti à la retraite aujourd'hui, avait commencé à monter un embryon de site Internet, seul avec un jeune stagiaire, et puis on s'y était déjà intéressé à partir de 94. Il y avait un intérêt pour ça, et puis peut-être que le fait d'être à Bordeaux a aidé : la ville a été très rapidement tournée vers le numérique, avec des start-ups naissantes. C'est une combinaison de facteurs, et puis après il y a eu une véritable volonté, venue de Patrick Venries, directeur délégué, qui a tout mis en oeuvre à partir de 2005.

     

     

     

    Rencontre avec Yves Harté, grand reporter et rédacteur en chef de Sud-Ouest

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Vous avez écrit plusieurs livres sur la tauromachie ; en quoi ce sujet vous intéresse ?

     

    Je me suis toujours intéressé à la tradition taurine très présente dans le sud de la France. C'est une habitude culturelle que j'ai depuis toujours, dont j'ai été imprégné. Il y avait des corridas dans la ville où j'habitais. Ce qui m'a passionné, sans rentrer dans les débats, c'est cette question : comment quelque chose qui est éphémère peut perdurer par son témoignage visuel, et comment ce témoignage visuel l'embellit et le raconte ? Qu'est-ce qui peut rester de quelque chose qui a bouleversé un public entier, sinon ce qu'on en raconte et ce qu'on en écrit ?

     

     


    Résultat de recherche d'images pour "yves harté la 8e couleur"

     

     

    Je conclus avec une question classique mais nécessaire : quels sont vos conseils pour un jeune qui ambitionne de devenir journaliste ?

     

    Il faut faire une école de journalisme, et après choisir vers quel média vous voulez vous tourner. Par exemple, le milieu de la presse écrite est devenu compliqué. L'écrit va perdurer, j'en suis convaincu, mais le support papier, je pense, va disparaître, ou deviendra un objet de luxe ou un objet rare, et ne pourra plus être utilisé comme il l'a été, en tant que support de média de masse. De fait, je serais bien embarassé pour vous donner un conseil. C'est à vous, les jeunes, de l'inventer. Après, je conseillerai plutôt de s'intéresser véritablement aujourd'hui aux multimédias. Certes, c'est un genre hybride et difficile, mais il y a des choses à explorer là-dedans.

     

     

     

    Rencontre avec Yves Harté, grand reporter et rédacteur en chef de Sud-Ouest

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    ___________________

    Pour plus de photos, d'infos et de jeux concours, suivez Next sur Facebook et Instagram !

     

     

     

     

     


    4 commentaires
  •  

    Bordeaux Open Air, c'est le projet monté en 2015 par Camille Cabiro, ancienne danseuse passionnée par la musique, et Florian Bourdot, organisateur d’événements. Inspirés par les Goûters Electroniques de Nantes, les deux bordelais ont eu envie de démocratiser l'électro à Bordeaux et de casser les stéréotypes qui pèsent encore sur ce style musical. Pari réussi en 2016 : 14 000 visiteurs se sont pressés dans le Jardin Public pour écouter des beats techno sous le soleil.

     

     

    Bordeaux Open Air 2017 : la musique électronique dans nos jardins

    Bordeaux Open Air 2016

     

     

    Tout en restant fidèles à leurs principes d'écologie et de gratuité, Bordeaux Open Air compte amener 30 000 visiteurs cet été pour assister aux lives de plus de vingt artistes, se tenant cette fois dans différents lieux de plein air : le Parc Palmer, le Parc des Sports Saint Michel, le Jardin Public et le Square Dom Bedos. La Mairie de Bordeaux et Bordeaux Métropole ont donné carte blanche aux organisateurs pour la deuxième édition de Bordeaux Open Air, qui se tient dans le cadre de la saison culturelle Paysage et qui mettra à l'honneur la French Touch.

     

     

    Bordeaux Open Air 2017 : la musique électronique dans nos jardins

    Les Djs Aura1 et Mister O lors de la première édition de Bordeaux Open Air

     

     

    Le premier événement se tient dimanche 30 juillet, de 16h à 22h au Parc Palmer, à Cenon, et il compte bien marquer fortement le début du festival, en conviant Djedjotronic, du label de Boy's Noize. Djedjotronic est un artiste bordelais de naissance, reconnu dans le monde entier pour la qualité de ses lives et la subtilité de ses basses.

     

     

     

     

    L’image contient peut-être : plante, arbre, texte, plein air et nature

     

     

     

    Le Cercle, qui organise et retransmet en direct sur son site et ses réseaux des DJ sets internationaux, sera également présent pour la première fois dans notre ville. De quoi attirer des extra-bordelais dans notre métropole en plein boom culturel !

     

     

     

     

    Résolument multigénérationnel (le festival propose de nombreuses activités pour les enfants encadrées par des équipes qualifiées) et hédoniste, Bordeaux Open Air est une bouffée de fraîcheur électronique en plein été, et offre de beaux jours à la techno girondine. 

     

     

     

    ___________________

    Pour plus de photos, d'infos et de jeux concours, suivez Next sur Facebook et Instagram !

     

     

     

     


    1 commentaire
  •  

    A 2h10 en avion de Bordeaux se trouve un petit paradis sur terre : Split, deuxième ville croate par son nombre d'habitants.

     

     

    Split : l'Adriatique à deux heures de Bordeaux

     

     

    La ville est à taille humaine, et on peut en faire le tour en quelques jours. Le centre-ville, classé patrimoine mondial de l'Unesco, est d'une beauté à couper le souffle : chaque pierre est chargée d'histoire, chaque ruelle reflète la mixité culturelle dans laquelle a baigné la ville depuis des siècles.

     

     

    L’image contient peut-être : ciel et plein air

     

     

    En effet, Split a d'abord été sous domination romaine, ce qui explique la présence du sompteux Palais Dioclétien, érigé par l'empereur du même nom entre 294 et 305. Le palais est extrêmement bien conservé, car les habitants ont continué à occuper les lieux : dans les anciens appartements impériaux se trouvent par exemple aujourd'hui les chambres de l'hôtel Luxor, et on peut déjeuner de très bonnes pasta aux côtés des colonnades du péristyle. Dans les souterrains du palais se trouvent de nombreuses échoppes proposant souvenirs et spécialités de la côte dalmate. Vous observerez également les sphynx noirs ramenés d'Egypte, toisant les foules depuis plusieurs siècles.

     

     

    L’image contient peut-être : ciel, nuage et plein air

     

     

    L’image contient peut-être : plein air

     

     

    L’image contient peut-être : plein air

     

     

    Les monuments historiques, tels que la crypte, la cathédrale, sa tour et le temple de Jupiter (transformé en baptistère au Moyen-Âge) ont bien entendu été préservés, et il est possible de les visiter en payant 45 kunas (à peu près 5€). 

     

     

    L’image contient peut-être : personnes debout, nuit, ciel et plein air

     

     

    La ville et le palais se confondent pour mieux perdre le visiteur dans les méandres splitois. Après avoir visité le palais, la promenade se prolonge sur le port, où de nombreux bars et marchands se chargent de l'animation. 

     

     

    L’image contient peut-être : ciel, nuage, plein air, eau et nature

     

     

    La nourriture que l'on y mange ressemble beaucoup à la gastronomie italienne - peut-être cela s'explique-t-il par l'emprise qu'eu la République de Venise sur la ville de 1420 à 1797 ? Toujours est-il qu'on peut déguster un peu partout, et à peu de frais, des pasta, des risottos, des pizzas et des gelatti délicieux. On peut aussi goûter la cevapi, spécialité croate à base de viande de porc. Les fruits de mers sont bien entendus très présents, mais plus chers que les autres mets. Si vous voulez changer des habituels Coca Cola et autres Fanta, vous pouvez goûter le Pipi, boisson croate pétillante à l'orange qui permet en plus de mettre des légendes rigolotes sous ses photos Instagram (telles que : "aujourd'hui, j'ai bu du Pipi !").

     

     

    L’image contient peut-être : nuage, ciel, table, plein air et nourriture

     

     

    A savoir qu'après la domination de Venise sur Split, la ville sera également sous domination napoléonienne (de 1805  à 1813), puis autrichienne (de 1867 à 1919). La Dalmatie sera aussi, pendant un temps, yougoslave - jusqu'en 1995, date de la fin de la guerre opposant la République de Croatie à l'Armée Populaire Yougoslave qui a fait plus de 40 000 morts et 500 000 réfugiés.

     

    Plusieurs plages sont accessibles à pied depuis le centre-ville de Split. La plus connue est la plage municipale de Bacvice : nombreux bars, restaurants, transats, aquaparks et attractions touristiques (paddle, pédalo, jetski, massages...). C'est une plage de sable, ce qui est rare sur la côte dalmate, mais elle est très vite bondée. On vous conseille de continuer sur la côte quelques dizaines de mètres, et vous arriverez rapidement à la plage de Firule, bien plus calme. 

     

     

    L’image contient peut-être : une personne ou plus, océan, ciel, plein air, eau et nature

     

     

    Si vous désirez vous excentrez davantage, vous pouvez aller aux plages de Jezinac, Kasjuni ou Bene. Pour cela il faut se diriger vers la colline Marjan, à l'ouest de Split ; pour aller à la plage de Bene, comptez une heure depuis le centre-ville, tandis que pour vous rendre à la plage de Jezinac prévoyez à peu près 20 minutes. L'eau transparente vaut tous les maux de pieds du monde.

     

     

    L’image contient peut-être : plante, plein air, eau et nature

     

     

    L’image contient peut-être : océan, ciel, nuage, eau, plein air et nature

     

     

    L’image contient peut-être : océan, ciel, crépuscule, plein air, eau et nature

     

     

    Dans les environs se trouve la galerie Mestrovic, du nom du sculpteur décrit par Rodin comme "son meilleur élève". Le sculpteur, avant de mourir, avait fait construire une demeure à l'effigie de son talent - ou de sa mégalomanie -, toute en colonnes et en pièces hauts de plafond. C'est aujourd'hui un musée qu'on peut visiter pour à peu près 40 kunas. Les oeuvres de Mestrovic sont tantôt torturées ou pleines de volupté, et ne laisseront aucun amateur d'art indifférent.

     

     

    Aucun texte alternatif disponible.

     

     

    L’image contient peut-être : arbre, plante, chaussures et plein air

     

     

    L’image contient peut-être : plante, arbre, ciel et plein air

     

     

    N'hésitez pas à vous promenez sur la colline Marjan, qui vous offrira bon nombre de panoramas à tomber par terre. Split est une ville généreuse : elle offre à la fois la grandeur des oeuvres humaines et la beauté de sa nature. Le ciel, les montagnes et la mer se mélangent et se reflètent, et la végétation verdoyante s'y mêle.

     

     

    L’image contient peut-être : ciel, arbre, plante, montagne, plein air, nature et eau

     

     

    Dans les environs de Split, il est indispensable de se rendre à Trogir, ville médiévale également classée Patrimoine Mondial de l'Unesco, située sur une île d'un kilomètre carré (une demi-journée suffit donc pour la visiter). L'histoire est, là encore, présente à tous les coins de rues, de manière parfois tellement anodine qu'on dirait qu'elle a été oubliée là. La façade de la cathédrale, avec ses centaines d'animaux et apôtres sculptés, est impressionnante. La ville a un charme bien à elle, avoir son fort, ses statues, ses petits canaux et ses ruelles montantes. Vous pouvez rejoindre Trogir en une heure avec les ferrys de Bura Line, depuis le port de Split - comptez à peu près 66 kunas par personne pour l'aller-retour, soit moins de 10€. 

     

     

    L’image contient peut-être : intérieur et plein air

     

     

    L’image contient peut-être : personnes debout, ciel, nuage et plein air

     

     

    L’image contient peut-être : plante et plein air

     

     

    A une heure de Split en ferry également, se trouve le port de Supetar, situé sur l'Île de Brac. On s'y rend cette fois avec la compagnie Jadrolinija, sur des bâteaux de tailles bien plus conséquentes. Le voyage en bateau serait presque une activité à lui tout seul : les paysages sont, comme toujours, splendides, et les mouettes suivent le ferry en effectuant un ballet aérien plein de légèreté. Ne manquez pas le cimetière juif et son célèbre mausolée Petrovicz, près de la plage de Supetar.

     

     

    L’image contient peut-être : nuage, ciel, montagne, plein air, nature et eau

     

     

    L’image contient peut-être : plante, arbre, ciel, fleur, plein air et nature

     

     

    Si vous désirez continuer à explorer les environs, vous pouvez aussi visiter le Parc National, à une heure et demi de Split en bus - on y trouve cascades, faune aquatique et végétaux rares. Sur le port, de nombreux stands proposent des excursions pour Blue Lagoon ou Blue Cave : attention, les prix proposés sont souvent bien plus onéreux que si vous choisissez d'organiser l'excursion par vos propres moyens.

     

     

    L’image contient peut-être : ciel, nuage, océan, montagne, plein air, nature et eau 

     

    Split est donc une ville pleine de richesses et de charmes, et la côte dalmate regorge de merveilles. Néanmoins, du fait de l'afflux massif de touristes ces dernières années, la ville s'est dotée d'un côté Ibiza qui pourra déplaire à certains et plaire à d'autres. Nombreux casinos et night-clubs, pas toujours de très bons goûts. Au complexe de nuit situé sur la plage de Bacvice, par exemple, l'une des boîtes à un son très mal réglé, tandis qu'en entrant dans une autre, la première chose que l'on voit est une femme nue dansant lascivement dans une cage en verre. Plusieurs organismes proposent également des soirées "tout-compris", où pour 20€ ils vous emmènent - vous et une centaine de jeunes en état d'ébriété - dans trois bars et deux nights clubs avec shooters et cocktails offerts. Leur slogan ? "The best night you will never remember" - la meilleure nuit donc vous ne vous souviendrez jamais. On aime ou on n'aime pas.

     

     

    L’image contient peut-être : nuage, ciel, océan, montagne, plein air, nature et eau

     

     

    Enfin, ne soyez pas surpris si, durant votre séjour à Split, vous voyez plusieurs personnes, des croates souvent âgés, fouiller dans les poubelles et ramasser des bouteilles en plastiques. Il s'y est développé la même économie informelle qu'en Allemagne, fort bien expliquée dans cet article du Monde : en ramenant des déchets recyclables dans des zones dédiées, les "ramasseurs" reçoivent une modeste contribution (à peu près 25 centimes d'euros par bouteille vide). Il faut savoir qu'en Croatie, le salaire mensuel minimum est de 433,35€ par mois, et le salaire mensuel moyen de 600€. Le tourisme représente 25% du PIB croate ; le pays, qui ne compte que 4.6 millions d'habitants, accueille à peu près 12 millions de touristes par an.

     

     

    L’image contient peut-être : ciel, océan, crépuscule, plein air, eau et nature

     

     

     

     

    ___________________

    Pour plus de photos, d'infos et de jeux concours, suivez Next sur Facebook et Instagram !

     

     

     

     

     


    2 commentaires



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires