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    Vous avez peut-être déjà repéré à Bordeaux certains tags de David Selor. Cet artiste, originaire de Cognac, habite désormais à Bordeaux depuis trois ans. Il décore notre ville avec ses phrases poétiques et son personnage, Le Mimil.

     

     

     

     

     

     

    Depuis quand graffes-tu ?

    J’ai commencé le graffiti en 2007, après j’ai fait des pauses, je m’y suis remis vers 2013, quand mon personnage, Le Mimil est arrivé.

     

    Pourquoi avoir choisi pour personnage un renard ?

    Est-ce un renard, un chien ? Ce n'est pas vraiment déterminé. Aux gens de se l’approprier et d’inventer des histoires avec. A la base, ce personnage est né pour illustrer l’autisme, lors d'un service civique au Portugal. J’avais envie d’un personnage mi-animal, mi-humain, mi-sauvage, mi-raisonné. Je l'ai ensuite plus développé pour pouvoir véhiculer mes textes. Je l'ai appelé Le Mimil pour éviter de le catégoriser, justement.

     

     

     

     

     

     

    Comment choisis-tu les endroits où tu graffes ?

    Je les choisis pour la visibilité ; je peins principalement des parpaings de maison abandonnée, ça m’évite d’avoir des problèmes avec justice, car ce sont des supports voués à disparaître. Chaque lieu est porteur d’histoire. Le fait de peindre le parpaing lui donne vie.

     

    Dans quelles autres villes que Bordeaux as-tu graffé ?

    Cette année j’ai fait un petit tour du sud : Toulouse, Montpellier, Carcassonne, Valence... L’année prochaine j'irai plus du côté de la Bretagne.

     

    As-tu déjà eu des ennuis avec la police ? 

    J’ai été arrêté en Espagne, au Portugal, à Londres, en Belgique… mais pas en France. Ça s’est toujours bien passé, je suis parfois tombé sur policiers de mon côté. En général ils n'ont pas trop envie de s'embêter avec mon cas.

     

     

     

     

     

     

    Trouves-tu qu’il y a une évolution dans la manière dont on perçoit le street-art en France ?

    Oui, j’ai commencé à Cognac et quand je suis arrivé à Bordeaux, j’ai vu la différence, et à Paris c'est encore plus fou. Sur les marchés de l’art, le street-art prend en cote ou du moins se stabilise. Le problème c'est que ça crée des envieux. Des personnes cherchent à récupérer des oeuvres de rue en utilisant parfois les gros moyens (disqueuse pour couper les panneaux de bois, demande auprès des gars du chantier pour une découpe de parpaing...) Ça m'est arrivé au moins six fois cette année, à ce que je sais. Ces gens pensent être bienveillants, souvent ils me contactent pour me dire qu'ils ont eut des difficultés pour "les sauver de la destruction". J'ai arrêté le collage car un mec me décollait tout systématiquement, pour ses enfants. Récupérer l'art urbain le détruit, car c'est un art qui cesse cesse d'être urbain aussitôt qu'il quitte la rue . J'offre dans la rue pour tout le monde et ça doit le rester jusqu'à la fin. 

     

    Tes dessins sont souvent accompagnées de petites phrases poétiques et engagées. Dans ces cas-là, qu’est-ce qui te vient en premier comme idée, la phrase ou le dessin ?

    C’est plutôt le dessin qui vient accompagner la phrase. Si j’écrivais juste une phrase, je serais vite considéré comme un tagueur. Le visuel gentil offre une possibilité d’expression.

     

     

     

     

     

     

    Quelles sont tes sources d’inspirations ?

    Depuis toujours, j’aime les styles bruts à la Basquiat. Après, je me tourne aussi vers des illustrateurs, voire même de l’infographie, c’est du tout au tout. Je m’inspire de tout ce que j’ai à portée d’oeil.

     

     

     

     

     

     

    Quels sont tes projets ?

    J'expose en ce moment au 79 Cours de l'Argonne jusqu'au 8 janvier, il faut se renseigner sur les horaires d’ouverture. Sinon j'expose au mois de mars à Bordeaux, je ne sais pas encore où. Je vends aussi mes oeuvres par le biais des réseaux sociaux, et parfois des galeries prennent le relais. Je fais des toiles. J'ai aussi sorti un livre, des cartes postales pour les petits budgets. Je dédicace volontiers. Venez à ma rencontre !

     

     

     

     

     

     

     

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    No One Is Innocent, c'est un groupe de rock et de heavy metal français formé par Kemar, Shanka, Poppy, Bertrand Dessoliers et Gaël Chosson. Depuis vingt ans, ils comblent nos oreilles de paroles engagées et de riffs de guitare. Rencontre avec ceux qui chantent "A l'Occident les mêmes erreurs ; Tripoli, Damas après Badgad ; voilà le chef d'oeuvre du créateur".

     

     

     

     

     

     

    Comment s’est formé le groupe ?

    Le groupe s’est formé en 94, à Paris. Il a fait partie de toute la vague rock fusion de l’époque ; le groupe a vite été estampillé Rage Against The Machine à la française, là où avec le recul nous sommes un groupe qui a plutôt une racine musicale très punk, comme les Stooges.

     

    Quelles sont vos sources d’inspiration ?

    On est à la fois inspiré par des groupes récents qu’on découvre et qui nous inspirent, comme Pogo Car Crash Control, autant que par des groupes historiques comme Black Sabbath, les Stooges, Rage Against The Machines, Beasty Boy…

     

     

     

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    Vous avez sorti votre album Propaganda en 2015 : pourquoi ce titre, et quel est le message que vous voulez transmettre ?

    Propaganda, c’est un album qui marque vraiment un tournant musical dans le groupe, on est revenu à quelque chose de très rock et brut de décoffrage, donc il fallait un titre fort, presque un slogan. Fallait quelque chose qui aille avec la musique, car les thèmes des textes sont toujours inspirés par la société dans laquelle on vit. C’est pas un regard de donneur de leçon, ni un regard politisé, c’est juste un regard qui se veut humaniste et sans prétention. On s’inspire de nos colères quotidiennes. Pour Propaganda, on a été choqué par le développement des nouvelles manières de désinformer, avec tout le phénomène des fake news.

     

     

     

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    Justement, vous avez fait des chansons sur plein de thèmes d’actualité : des élections, le djihad, le terrorisme…

    Oui, et ça a été très fort parce qu’on s’est retrouvé à défendre l’album sur scène après les attentats de Charlie Hebdo, et pendant la tournée ont eu lieu les attentats du Bataclan. Il s’est passé quelque chose de très étrange à ce moment-là, et ça a beaucoup marqué notre esprit collectif, puisqu’il y a clairement un avant et un après attentats du Bataclan. Avant, des mauvaises langues nous traitaient de démago, après on est passé au statut de groupe prophétique, avec des sons comme Djihad Propaganda. On a vraiment senti un gros tournant quant aux regards porté sur nous. Malheureusement, l’actualité nous a donné raison ; quelque chose a eu lieu dans le rapport du public au groupe, il y avait une attente folle de la part des spectateurs.

     

    Vous pourriez écrire des textes sans aucun rapport avec l’actualité ?

    Ça a été le cas. Après encore une fois, il y a une imbrication entre la musique et les thèmes, et vu la voix de Kemar, son énergie sur scène, il faut réfléchir à une cohérence des set lists. Il y a des répertoire dans notre groupe des textes sur l’amour, par exemple, mais c’est compliqué de les insérer. Les gens viennent de plus en plus pour se prendre une décharge d’énergie. Ça dépend des périodes.

     

     

     

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    Est-ce que vous vous êtes toujours senti libre d’écrire et de jouer la musique que vous vouliez ? Il n’y a jamais eu de pression ?

    Des maisons de disque, jamais ; on s’est jamais laissé bouffer, on a toujours eu une indépendance totale au niveau de la création. Mais là par exemple on a fait un titre qui parle à mots couverts de Trump, et on a galéré pour en faire la promo ; il est passé sur les télévisions françaises, mais sur YouTube, Facebook, ça a été très compliqué. On pouvait pas sponsoriser le lien, parce que dans le titre il y a le mot « fuck », et en plus maintenant ils ont des algorithmes qui analysent l’audio, et par exemple le mot « WTF » est interdit par Facebook. Tu es mis à la corbeille, les gens ne vont pas voir le lien ; et YouTube, pareil ! C’est devenu très pernicieux la censure, car ce n’est pas le système classique de la télé française où un programmateur valide, et où le CSA gère les problèmes. Non, là c’est un réseau social privé qui détermine ce qu’on n’a pas le droit de dire.

     

     

     

     

     

     

    Vous n’avez jamais reçu de messages de haine, de menaces…?

    Si, il y a eu une petite opération de la fachosphère qui n’a pas duré longtemps puisqu’on connaissait la parade, on effaçait systématiquement les messages. Mais y a eu des trucs drôles : un mec qui a traité Kemar de « lèche-babouches »… Ils sont créatifs ces gens là ! (rires) Ce sont des faux comptes avec trois mecs derrière qui bombardent de commentaires, on les efface et ils se lassent. Mais c’est plus les années 90 où Kemar a pu avoir sa porte fracassée par des skin heads.

     

     

     

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    Clairement. Et est-ce que vous pensez que c’est plus difficile de faire de la musique engagée aujourd’hui qu’il y a 20 ans, au début du groupe ?

    C’est une bonne question. Dès que tu veux présenter ta musique au public aujourd’hui, tu as plusieurs problématiques : déjà la crise industrielle du disque, parce qu’il y a eu transfert de pouvoir des artistes vers les maisons de disque. Les artistes signent des contrats moins avantageux, et disparaissent dès qu’ils ne marchent plus. La promotion a aussi changé : les programmes radio se sont transformés, on a de la chance car on chante en français donc ça facilite les choses mais il y a aussi une histoire de mode. Le rock, ça ne passe plus à la radio. Donc nous on remplit les salles depuis 5 ans sans aucun média, en fait, à part des radio associatives. On compte uniquement sur le bouche-à-oreille et les réseaux sociaux, mais on y trouve aussi de la censure. C’est le puritanisme américain qui s’immisce dans la société française, et ça fait bizarre. Donc je dirais au final que c’est différent, parce qu’en même temps les salles n’ont jamais été aussi pleines pour le groupe, et c’est ça le plus important. A la Rock School, on fait 500 personnes, et c’est super motivant : on voit qu’on a un rôle à jouer dans la société, autre que poster des vidéos et compter des likes.

     

    Tant mieux pour vous ! Comment vous abordez votre prestation à la Rock School ?

    Très bien, c’est peut-être la quatrième fois qu’on joue ici. On l’aborde comme tous les concerts, en faisant comme si c’était le dernier. Ça peut paraître grandiloquent, mais on essaie vraiment de toujours faire des concerts originaux ; on joue une liste de morceaux, OK, mais on s’implique physiquement et mentalement. Il faut qu’il se passe quelque chose. C’est hyper addictif, on est à fond dans la performance scénique. Ce groupe c’est un rouleau compresseur, il y a des réactions en chaîne qui font que ça pète direct ! On se donne à fond, c’est l’essence de ce projet musical. On recherche presque la transe, on se subjugue, on se dépasse. Tu peux pas voir la musique autrement quand t’as connu ça, ce côté extatique, combattif.

     

     

     

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    Pour finir, quels sont vos projets ?

    On refait des concerts l’année prochaine, plusieurs dates ont déjà été annoncées dont le Hell Fest. En plus de ça, on va quasiment tous participer au Bal des Enragés : plusieurs groupes se rassemblent, il y a 16 personnes sur scène, et on fait que des reprises de rock. On va aussi au Hell Fest avec ce projet-là, et dans quelques festivals : on fête les 10 ans du projet, et on fait 10 dates. On va aussi commencer à écrire le nouvel album au premier trimestre vu qu’on ne tourne pas, ce sera l’occasion de se poser et de se mettre à bosser dessus !

     

     

     

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    Vendredi dernier, on sait pas si vous étiez au courant, mais il y avait Orelsan à l'Arkea Arena. C'était la dernière date de la tournée de l'un des plus importants rappeurs français. Orelsan, c'est cinq albums - dont le dernier, sorti le 16 novembre et qui se présente comme un épilogue à La fête est finie -, trois victoires de la musique, un MTV Europe Music Award, et des chiffres de vente hallucinants (plus de 500 000 albums vendus pour La fête est finie). Bref, il fallait s'attendre à du lourd.

     

     

     

    Simple, basique : on était au concert d'Orelsan à l'Arkea Arena

     

     

     

    Donc on était là, dans cet espace de vaisseau spatial géant qu'est l'Arkea Arena, en train de boire une bière en regardant une (très longue) file d'attente avancer piétinement par piétinement. On avait de l'avance, donc on a pris un hotdog et on est allé choisir une bonne place dans la fosse. Autant vous dire que ça s'est vite rempli : l'Arkea Arena, c'est une capacité de 11 300 personnes, et la fosse était complète. On a eu droit à une première partie un peu inattendue, très électro-disco, avec un musicien d'Orelsan dans le groupe. Puis on a attendu un peu, on a regardé les écrans géants qui affichaient Vous n'avez pas les bases, et Orelsan est arrivé.

      

     

     Simple, basique : on était au concert d'Orelsan à l'Arkea Arena

     

     

     

    Evidemment, on a eu droit à une scénographie spectaculaire, qu'on avait rarement vu dans une salle à Bordeaux - et pour ça on est bien content d'avoir enfin une vraie salle de concert dans notre Belle Endormie.  Y avait de la fumée, des lumières de toutes les couleurs, des clips, des déguisements, des tee-shirts jetés dans le public ; ça envoyait du lourd, il y a même eu un malaise (mais ça c'est pas rigolo). 

     

     

     

    Simple, basique : on était au concert d'Orelsan à l'Arkea Arena

     

     

     

    Simple, basique : on était au concert d'Orelsan à l'Arkea Arena

     

     

     

    Orelsan a commencé son show avec San, une track sensible empreinte de la rage et de la mélancolie qui caractérise l'artiste. Puis les titres se sont enchaînés. Orelsan est un peu prophète en son pays : même ses morceaux les plus récents - comme Rêves bizarres, en feat avec Damso, sorti sur son dernier album - étaient déjà connus par le public. Mis à part au concert de $Crew au Climax Festival, on n'avait pas vu un tel engouement de la part des fans : il y avait de l'amour dans l'air, ça frisait la condensation. Il a joué Bonnes meufs, avec un animé manga projeté sur l'écran ; La pluie, avec des gouttes d'eau qui semblent frapper la scène ; La Terre est ronde et Le chant des sirènes, à la fin du concert, pendant les rappels, où plus de 10 000 personnes chantaient en coeur des paroles qui ont marquées leurs adolescences. 

     

     

     

    Simple, basique : on était au concert d'Orelsan à l'Arkea Arena

     

     

     

    Simple, basique : on était au concert d'Orelsan à l'Arkea Arena

     

     

      

    Pour conclure, Orelsan a filmé le public, et l'image va normalement être diffusée lors de son concert à Bercy rediffusé sur TMC en direct ce soir, jeudi 6 décembre. Tout le monde était très ému. C'est niais dit comme ça, mais c'est vrai : on ressent rarement autant de communion que lorsqu'une foule immense célèbre la même musique. On t'aime, Orel.

     

     

     

    Simple, basique : on était au concert d'Orelsan à l'Arkea Arena

     

     

     

     

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