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    Lors du Climax Festival, nous avons eu la chance de rencontrer en conférence de presse le grand Mr Oizo, alias Quentin Dupieux.  Représentant international de la French Touch, le DJ a répondu à nos questions de manière cash dans sa loge où on venait de lui apporter deux bouteilles de champagne. 

     

     

     

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    Bonjour ! On va commencer par une question qu'on vous a déjà posé cent fois, comme ça c'est fait. D'où vous vient votre nom de scène et votre personnage d'oiseau jaune rigolo ?

     

    Dès le départ, j'ai trouvé que ça faisait plus chic d'avoir un pseudo, ça sonnait mieux. A la base ce personnage c'était une marionnette, tu mettais ta main dedans pour la faire parler, une gluf puppet. C'était un délire, on a créé un corps avec de la fourrure et on a fait un petit clip avec. Un producteur malin est tombé dessus, il a contacté une agence de pub qui développait une campagne pour Levis, et c'est parti comme ça.

     

     

     

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    Vous faites des films et de la musique, quels sont les liens que vous voyez entre ces deux univers ?

     

    Justement, ce sont deux mondes qui n'ont rien à voir, et c'est ça que j'aime. Mais en même temps il y a des similitudes. Quand je monte un film, il y a des rapports avec la musique, dans le rythme, les temps morts... 

     

     

     

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    Quelles sont tes sources d'inspiration ?

     

    C'est compliqué pour moi de répondre à cette question. Je n'écoute plus de musique. Plus jeune je passais ma vie à acheter des disques, j'ai tout balayé. J'ai choisi de faire plutôt que d'écouter. Aujourd'hui, je ne m'intéresse qu'à ce que je fais ; et même la musique que je fais, je ne vais pas l'écouter chez moi, ce serait de la torture ! (rires) Après l'inspiration vient autrement. A la base j'ai une culture de vidéo-clubs, vous ne connaissez plus ça aujourd'hui... Il y avait des films avec des jaquettes qui me faisaient complètement fantasmer, des films de série B interdits aux moins de 18 ans comme Massacre à la tronçonneuse. Des oeuvres crades mais riches cinématographiquement, très connectées à l'amateurisme. Là j'en suis à mon septième long métrage, et quand je tourne ou que je compose de la musique, j'essaie moi aussi de toujours garder une part d'amateurisme.

     

     

     

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    Un côté animal ?

     

    Voilà. Je ne me considère pas comme musicien, ma musique c'est des pulsions que je déteste maîtriser. Je ne fonctionne qu'à l'instinct. On peut quand même dire que ma musique est très liée au groove africain, à James Brown, à un truc sauvage qui gueule. 

     

     

     

     

     

     

    Tu fais de la musique électronique depuis 1997 ; quelles évolutions as-tu constaté dans ce milieu musical depuis ?

     

    Il y a eu plein de trucs déments, des courants qui sont morts ou qui ont perdurés... Depuis 1997 j'ai vraiment vu plusieurs vagues, l'électronique c'est une musique qui est toujours en mouvement. C'est pour ça que les puristes m'emmerdent ; je préfère ceux qui transforment, qui font de la musique un terrain expérimental. Les vieux trucs, j'adore, mais c'est vite ennuyeux.

     

     

     

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    Comment tu expliques le fait que les DJs de musique électronique sont beaucoup moins people que les artistes d'autres genres musicaux ? Vous portez souvent des masques, des costumes, on connaît rarement vos noms... 

     

    Déjà, mon histoire n'est pas comparable à d'autres. Je n'étais pas préparé au succès, quand ma musique a commencé à marcher j'étais un peu en panique, ça n'était pas naturel pour moi. Je me suis retrouvé dans une situation atroce de mise en scène, ça me mettait mal à l'aise. Aujourd'hui c'est différent, les artistes se créent leur image eux-mêmes avec leur téléphone, comme DJ Snake, et c'est clairement plus agréable que de se retrouver pris au piège en télé. Ça m'est déjà arrivé, c'est terrible. A un moment il faut toujours se montrer. Et pour répondre à la question, pourquoi les artistes électroniques se montrent moins, je sais pas... Dans le fond, c'est sûrement parce qu'on est des mecs un peu autistes avec nos ordinateurs, c'est pas joli à filmer (rires).

     

    Tu te produis au Climax Festival, qu'est-ce que tu penses de cette écomobilisation qui vise à réunir musique et conférences pour provoquer une prise de conscience chez le public ?

     

    Pour moi, tout ça, c'est un peu une bouée de sauvetage qui se dégonfle. C'est notre dernier rêve d'humain, ça nous donne bonne conscience car on ne peut rien faire. Les gens continuent de faire n'importe quoi. Y aura toujours des cons, tout ça c'est vain, la baraque a déjà pris feu. C'est le bordel général, l'être humain fait que des trucs qui servent à rien, on participe au désastre en se donnant bonne conscience. On swipe trop vite, on passe à autre chose, les gens s'intéressent davantage à Kim Kardashian qu'à la planète. 

     

     

     

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    Pour terminer sur une note plus positive, quel est ton meilleur souvenir de scène ?

     

    J'en ai plein de très bons, je suis toujours content. Je me souviens quand même d'une date particulière en 2009 où c'est la première fois que j'ai été bon. Pendant longtemps j'ai été mauvais, mais comme j'étais avec le label Ed Banger Records, je remplissais des salles alors que je jouais mal. Sinon il y a aussi eu ce moment de grâce au Melt Festival en Allemagne. Le public était monstrueux, et DJ Fizz jouait après moi. Il avait contacté Technotronic sur MySpace pour mixer avec eux, et il était super anxieux parce qu'il ne les avait pas encore rencontré et n'avait pas eu le temps de parler du live. DJ Fizz arrive sur scène, et là il comprend qu'il a sous les yeux de faux Technotronic : c'était des mômes de 20 ans, rien à voir avec les vrais ! Il s'était fait avoir, les types allaient toucher la moitié du cachet sans rien faire ! Donc il a été obligé de faire semblant, il passait une de ses chansons, puis une chanson de Technotronic, et le public n'a rien grillé. C'était mémorable.

     

     

     

    L'interview de Mr Oizo : "Les puristes m'emmerdent"

     

     

     

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    Cette année encore, nous étions présents au Climax Festival pour assister à l'événement phare de la rentrée bordelaise. Le festival a bien choisi son nom : le mot « climax » se définit à la fois comme un « point  culminant » et « un état optimal d'équilibre écologique ».

     

     

     

    Le Climax Festival : l'écologie en musique

     

     

      

    Par rapport à l'année dernière, l'édition 2018 devait viser haut : en 2017 nous avions en effet eu droit à une programmation spectaculaire, avec Pete Doherty, Franz Ferdinand, S Crew, Amadou et Maryam, The Kooks, Paul Kalkbrenner, Fakear... et bien d'autres ! Cette année, la programmation était moins hétéroclite et mettait davantage en lumière, par ses têtes d'affiche, le rap et la musique électronique.

     

     

     

    Le Climax Festival : l'écologie en musique

     

     

     

    Contrairement à l'édition précédente, le premier soir du Climax se déroulait au Rocher de Palmer, à Cenon, puis le festival se poursuivait à Darwin. Le jeudi soir fut dédié au hip-hop, avec en tête d'affiche le rappeur Médine. L'artiste est arrivé devant une foule déjà surchauffée par le groupe de rap bordelais Fayçal. Le rappeur, habitué aux polémiques, n'a pas hésité à provoquer gentiment son public ; des fans criaient le nom de leurs quartiers et brandissaient des drapeaux dans une ambiance excitée et bon enfant. Tous reprirent en coeur un refrain bien connu de Médine, "Verlaine a tiré sur Rimbaud", issu d'une de ses chansons qui revient sur l'histoire du clash entre les artistes français - thématique fort d'actualité depuis que Booba et Kaaris ont réglés leurs comptes à l'aéroport d'Orly...

      

     

     

    Le Climax Festival : l'écologie en musique

     

     

      

    Le deuxième soir avait lieu à Darwin. Pour l'occasion, le lieu avait été presque métamorphosé : ici des tentacules sortaient d'un toit, partout des tags et autres oeuvres d'art liées à la cause animale et au réchauffement climatique.  Dans le skatepark, un wagon de tramway recouvert de graffitis avait été posé là.

     

     

     

    Le Climax Festival : l'écologie en musique

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Le Climax Festival : l'écologie en musique

     

     

     

    Le Climax Festival : l'écologie en musique

     

     

     

                                     Le Climax Festival : l'écologie en musique

     

     

     

     

     

     

     

     

    Après avoir interviewé Mr Oizo (ça arrive très vite !), nous avons le temps d'assister à la prestation magistrale de DJ Pone. Membre du duo Birdy Nam Nam, DJ Pone a aussi travaillé avec les Casseurs Flowters, NTM ou Nekfeu. Il a produit un set de pure électronique, avec des phases dansantes aussi bien que des moments de scratch mythiques, et un show lumineux digne des plus grands. Il a laissé le public suant et pantelant, mais encore assez en forme pour accueillir comme il le fallait Mr Oizo.

     

     

     

     

     

     

    Le DJ barbu, connu pour son personnage d'oiseau jaune et loufoque, a rejoint la Scène Vortex quinze minutes plus tard, décidé à tenir en jambes la foule déjà massée devant ses platines. Il a fait ses tracks les plus connues, dont la fameuse Vous êtes des animaux, mais s'est aussi laissé aller à des sonorités plus actuelles et plus trap, sans laisser de côté les grosses basses techno qui l'ont fait connaître. 

     

     

     

    Le Climax Festival : l'écologie en musique

     

     

     

    Deuxième soir, même ambiance avec un public encore plus nombreux. A 19 heures 30 arrivait sur scène le rappeur et chanteur belge Hamza, jeune figure de la nouvelle vague du rap qui impressionne par son flow et la sensibilité de ses textes. Les shows lumineux étaient toujours plus impressionnants : tandis que sur la scène où jouait Arnaud Rebotini, des visuels étaient projetés sur le singe gigantesque graffé sur le mur, le Vortex est devenu multicolore au rythme des basses d'Etienne de Crécy. Le festival s'est achevé en célébrant encore une fois la French Touch sur les sonorités du génie de l'électronique. C'était bien, c'était beau, c'était bon, le seul problème c'est que maintenant il faut attendre un an.

     

     

     

    Le Climax Festival : l'écologie en musique

     

     

     

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    On vous a rapidement parlé de l'exposition "Légendes Urbaines" à la Base sous-marine ici, mais on a jugé qu'elle méritait un article à elle toute seule. Visible jusqu'au 16 septembre, elle met en lumière des artistes du street-art déjà reconnus tels que Bansky, Shepard Fairey ou Misstic, mais aussi des talents plus confidentiels comme Aérosept, Madame, Monkey Bird...

     

     

     

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    "Légendes Urbaines" à la Base sous-marine : de grands noms du street-art à Bordeaux

     

     

     

    Comme à son habitude, la Base sous-marine est parvenue à trouver des œuvres qui s'intègrent parfaitement dans ses bâtiments sombres aux allures d'apocalypse, et à transmettre un message à la fois engagé et esthétique. L'exposition commence avec des compositions qui mêlent humour et critique sociale : un faux distributeur de préservatif sur lequel est imprimé au pochoir le visage de DSK fait grincer des dents. A côté, un le tableau où est barrée l'inscription "Putain j'allais le faire", faisant ironiquement allusion à la critique artistique récurrente et facile consistant à dire que "n'importe qui aurait pu le faire". 

     

     

     

     

     

     

                       "Légendes Urbaines" à la Base sous-marine : de grands noms du street-art à Bordeaux      

     

     

     

    Les installations, qui occupent parfois des pièces entières, se succèdent en proposant différentes ambiances. On passe ainsi d'une pièce obscure où la tête d'un bébé géant est branchée à une multitude de fils électriques fluorescents, à une salle ressemblant à un jeu pour enfant gigantesque aux tons pastels, peuplée de Rubic's Cube et de fenêtres en trompe-l'oeil. 

     

     

     

                                  

     

     

    "Légendes Urbaines" à la Base sous-marine : de grands noms du street-art à Bordeaux

     

     

     

    Plusieurs oeuvres sont interactives. Vous pourrez ainsi voir des graffitis s'animer en passant devant avec une tablette. Vous aurez également l'occasion de tester la réalité virtuelle, en pénétrant dans un univers coloré et vibrant qui ne sied guère aux épileptiques. 

     

     

     

                         

     

     

    En repartant, pensez à admirer les tags directement peints sur la façade de la Base sous-marine. Si cette quatrième saison du street-art à Bordeaux s'achève bientôt, gardez les yeux bien ouverts : de nouveaux tags apparaissent tous les jours sur les murs de nos rues, et c'est finalement de là que vient ce mouvement artistique !

     

     

     

    "Légendes Urbaines" à la Base sous-marine : de grands noms du street-art à Bordeaux

     

     

     

     

     

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