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Visite d'une fac occupée
Il y a quelques semaines, nous publiions un article sur une soirée techno dans l'Université de La Victoire. Entre temps, la faculté de sciences sociales et d'odontologie a été bloquée suite aux manifestations portant sur la loi Vidal. Si l'occupation de la fac semblait au départ provisoire, les bloqueurs et bloqueuses y ont désormais élu domicile. Une page Facebook « Université Libre de Bordeaux » a été créée, en même temps qu'un sondage provenant de l'administration sur le blocus. Etudiants comme professeurs ne parviennent pas à se mettre d'accord, et l'ambiance est parfois un peu tendue au bar Chez Auguste, où certains se retrouvent pour travailler.
Dans cet article, nous ne souhaitons pas prendre position concernant la légitimité de la "loi sélection" ou l'occupation de l'université. Nous avons décidé d'aller visiter la faculté pendant le blocus, afin de voir par nous-même ce qu'il en était, et de vous en donner un aperçu.
L'entrée se fait par la porte principale qui donne sur la Place de la Victoire. Un petit panneau « Université occupée - entrez ! » indique le chemin, à côté d'autres issues bloquées par des piles de chaises et de tables. Derrière la porte, dans le hall de l'université, pas de service d'ordre, mais des jeunes installés dans des canapés, fumant et discutant. A côté d'eux, un chien se repose. Un concert de musique classique a lieu, quelques chaises sont disposées devant les deux virtuoses. Partout, des affiches qui se moquent et critiquent la politique d'Emmanuel Macron et la loi sur l'accès à l'université, et qui interpellent sur des phénomènes sociaux actuels.
Les bloqueurs ont rassemblé de nombreux extincteurs au même endroit, sans qu'on ne saisisse bien le sens de cette manœuvre. Dans la cour, un groupe de jeunes écoute du hardcore sur des enceintes de mauvaise qualité, tandis que des filles taguent sur des draps des slogans contestataires. Les panneaux d'affichage ont été recouverts de tracts manuscrits.
Dans l'amphithéâtre Gintrac se tiennent des discussions sur le thème « Pourquoi c'est nul d'être une nana ? ». Des jeunes femmes échangent dans une salle redécorée à la mode « blocus ». Le tableau est recouvert de petites écritures détaillant le programme des prochains jours.
Tandis que nous prenons des photos de l'agencement du lieu, une participante nous demande calmement, mais fermement, de ranger notre appareil. L'exigence sera réitérée alors que nous nous apprêtons à sortir et prenons quelques dernières images. Quand nous demandons pourquoi il nous est interdit de photographier le lieu, on nous répond que les images risquent d'être « manipulées » et « sorties de leur contexte ». C'est donc en insistant sur notre démarche purement descriptive et neutre que nous concluons cet article. On attend vos avis dans les commentaires !
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Commentaires
Salut,
ma copine étudiante étrangère n'a pas luxe de redoubler son titre de séjour au pretexte d'un blocage !
c'est dit !
Merci pour ce témoignage, et tout notre soutien à ton amie !