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    Vous le savez, chez Next - on Bordeaux, on aime interviewer des artistes internationaux mais aussi mettre en avant des créateurs locaux. Emma Paredes est une dessinatrice bordelaise, dont on a découvert le travail il y a quelques mois lors du Culture Camp au Marché des Douves. On a aimé ses oeuvres, qu'on a voulu vous montrer aujourd'hui.

     

     

     

     

     

     

    Parle moi de ton parcours et de tes différentes activités.

    J’ai commencé à dessiner très jeune, et je n’ai jamais arrêté. Je n’ai jamais pris de cours mais j’ai toujours eu un crayon dans les mains, ça a toujours été une passion. J'ai eu plusieurs périodes : au collège j’ai commencé la peinture, et c'est pendant les études supérieures que j'ai commencé à réfléchir à ce que je voulais montrer dans mes dessins. Il y a deux ans j’ai fait une année sabbatique, et je me suis lancée des défis pour organiser ma première expo, j’ai rencontré des gens, ça a été très enrichissant. La première expo a eu lieu au Cloître des Chartreux à Toulouse. Pour l’instant, je fais des collaborations avec des artistes, ou je travaille sur des projets associatifs comme à Culture Camp à Bordeaux, qui était ma deuxième expo.

     

     

     

     

     

     

    Quelles sont tes sources d’inspiration ?

    Ce sont principalement les gens, comment ils se comportent dans le collectif, surtout les femmes. J'aime jouer avec la notion de genre : une femme qui peut être ce qu’elle a envie d’être, sans rentrer dans des carcans. Il y a une démarche féministe, je m’intéresse beaucoup à ces questions, notamment par le biais de la mode et du vêtement. Je pense que par le vêtement on montre ce qu’on est. Je suis aussi très inspirée par le pop art, qui m’a donné envie de me mettre à la peinture, Andy Warhol, tout ça.En grandissant, on connaît plus d’artistes, donc plus récemment j’ai découvert l’artiste féministe Judy Chicago et ses travaux autour de la place des femmes ; ça a été un déclic de me dire que l’art pouvait traduire un engagement. J'aime aussi beaucoup Petra Collins, photographe et plasticienne, qui travaille beaucoup autour de la mode. Chaque dessin est aussi lié à une musique particulière.

     

     

     

     

     

     

     

    Comment décrirais-tu ton style de dessin ?

    Il y a une vraie évolution dans ce que je fais, dont je me suis pas vraiment rendue compte moi-même. Plus jeune, j’ai beaucoup travaillé la couleur, et plus j’avance plus j’aime les choses épurées, qui vont droit au but. C’est pour ça que j’aime dessiner en noir, c’est une forme de pureté dans le dessin. Mon travail est assez réaliste, je veux que la personne comprenne directement ce que j’ai envie de montrer. J’ai de plus en plus de mal à utiliser la couleur, j’ai l’impression qu’avec trop de couleur le message passe moins facilement. Je fais plus de monochrome, mais le dessin restera toujours noir, ça a un caractère neutre et intemporel.

     

     

     

     

     

     

    Peux-tu résumer le message que tu veux faire passer à travers tes dessins ?

    Je dirais que c’est montrer les femmes : montrer leur désinvolture,  dans l’autodérision. Une femme peut être ce qu’elle a envie d’être, peu importe ce qu’on en pense.

     

     

     

     

     

     

    Où peut-on voir et acheter tes oeuvres ?

    Pour l’instant je suis en train de réfléchir où je pourrais exposer à nouveau, j’ai envie de le faire très prochainement. On peut voir mon travail sur Instagram et Facebook, où on suit aussi mes événements. Je passe beaucoup par les commandes, on me contacte par messages. Je fais des copies de dessins, pour justement que les gens puissent acheter en plusieurs exemplaires. Je note la musique à écouter avec le dessin acheté, parce que c'est très lié au message que je veux transmettre. Une copie c’est dans les 10 euros en moyenne, selon le format, l’impression ; c’est moi qui fait tout, donc ça va de 8 à 12 euros pour les formats A5. Les originaux sont vendus à 50 euros pour la plupart. J’ai aussi plusieurs projets à développer, pour créer un site Internet notamment. 

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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    Il n'y a pas qu'à Marseille qu'on voit grandir des rappeurs. Yudimah a 24 ans et des rimes plein la tête. Dans cette interview, il nous parle de sa musique, de ses inspirations et du milieu du rap à Bordeaux.

     

     

     

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    Peux-tu te présenter et nous parler un peu de ton parcours ?

    Je suis un artiste hip-hop né à Bordeaux. Je fais de la musique depuis neuf ans. J'ai commencé par faire deux ans de poésie, et avant ça je dansais. Je me suis mis au rap parce que c'est comme danser avec les mots, j'ai un peu lié les deux disciplines. J'ai grandi en étant influencé essentiellement par la musique afro-américaine. Ensuite, je me suis mis à faire des instru, puis à apprendre l'ingénierie son, de manière à pouvoir m'exprimer musicalement.

     

     

     

     

     

     

    Pourquoi ce nom, Yudimah ?

    C'est un anagramme. Je voulais un pseudo qui m'appartienne, sans que ce soit mon nom à proprement parler. Dimah, c'est aussi un prénom arabe mixte qui est symbolisé par la couleur violet. C'est une couleur parlante pour moi, parce qu'elle renvoie au détachement matériel, thème central dans ma musique. 

     

    Comment tu construis un morceau ? Tu commences par l'instru, par le texte ?

    Il peut y avoir plusieurs processus, ça dépend. En fait, j'aime bien laisser la spontanéité prendre sa place, je veux pas forcer les choses. Je pense pas à une instru spécifiquement pour un texte, je pose mes idées sur Cubase ou Ableton et je vois après. J'aime bien vomir un peu, tout balancer, et ensuite regarder et faire le tri. Parfois, ça peut arriver, j'ai un genre d'illumination, je sors de la douche, ou je me réveille, et bam ! Je compose la musique, je l'écris et l'enregistre dans la foulée. Il y a des musiques qui peuvent prendre un mois comme il y a des musiques qui peuvent prendre quinze minutes.

     

     

     

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    Tu rappes en français et en anglais, parfois au sein d'un même morceau. D'où est-ce que ça te vient ? 

    Au départ, je parle français et je rappe uniquement en français. En fait, j'ai tellement baigné dans la musique afro-américaine que c'était naturel et fun pour moi de tenter dans cette langue. Au départ c'était pour le fun, et aujourd'hui encore je prends pas du tout mon rap en anglais au sérieux ; mais vu que quand j'aime un truc, je le bosse à fond, c'est devenu une part de mon identité musicale. Comme on dit, on est ce par quoi on est inspiré, et j'écoute 90% de rap américaine et 10% de rap français.

     

    Si tu me devais me dire trois rappeurs américains qui sont incontournables pour toi, ce serait lesquels ?

    Je commencerais par Kanye West, parce que c'est le premier rappeur américain que j'ai vraiment étudié. C'est-à-dire que son flow, ses paroles... il a amené quelque chose, à l'époque de College Drop Out The Mixtape ou Late Registration dans les années 2000. C'est le premier aux Etats-Unis à faire du rap dans un contexte où tout le monde faisait un rap gangsta, et lui n'était pas gangsta du tout. C'était fort, c'était une révolution à ce moment-là ! Donc il a rajouté une certaine sensibilité, je dirais même une certaine vulnérabilité chez les rappeurs.  Je trouve que cette action-là est importante puisqu'elle a permis de libérer une expression totale dans le rap, les gens avaient peur, tu vois ? Quand je l'ai découvert, tout a changé. 

     

     

     

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    Donc Kanye West dans un premier temps. Ensuite je dirais Jay Z, parce que ce qu'il a fait, ce qu'il représente pour le rap, c'est comme un Zidane. Je peux pas parler de rap sans parler de Jay Z. Et ensuite, pour le troisième...

     

     

     

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    C'est difficile comme question ! J'ai envie de dire Drake, même si je suis pas fan de ce qu'il fait et représente en ce moment, parce qu'il a été plus loin que ce qu'a fait Kanye West, il a été encore plus fragile ! Mais je trouve qu'après l'album Nothing Was The Same, il est rentré dans un délire de "Je suis le meilleur, et je vous emmerde tous", du coup j'ai décroché. J'hésiterais en fait entre Drake et Lil Wayne. Lil Wayne, c'est un peu comme Jay Z, c'est quelqu'un qui a brisé certains codes dans sa manière de faire, et tout le monde aujourd'hui sonne comme Lil Wayne. Il a ouvert la voie pour tout le rap qu'on a aujourd'hui en 2018 ; sans lui, le rap d'aujourd'hui n'existerait pas. 

     

     

     

    Le rap à Bordeaux, ça existe ! Rencontre avec Yudimah

     

     

     

    Le rap à Bordeaux, ça existe ! Rencontre avec Yudimah

     

     

     

    Et dans le rap français, tu peux me dire trois artistes qui t'ont marqués ?

    Le premier, que j'ai découvert après avoir écrit mes morceaux de rap français, c'est Disiz. Dans son discours, son approche du rap, sa façon de s'exprimer et de ses sujets, je me suis beaucoup identifié à lui. Ses paroles raisonnent beaucoup avec mon vécu.

     

     

     

    Le rap à Bordeaux, ça existe ! Rencontre avec Yudimah 

     

     

     

    Ensuite, je dirais Booba. Je le trouve simplement très fort. Il est très vrai, encore aujourd'hui, après on aime ou on déteste. Comme Kanye West, Booba et lui sont très polémiques, mais ce sont deux artistes que je respecterai toujours, même si des fois ils disent des choses avec lesquelles je suis en total désaccord. Ils ont quelque chose qui manque absolument de nos jours, dans cette époque des réseaux sociaux illusoires, de spéculations, ce sont des gens vrais. Qu'ils fâchent ou pas.

     

     

     

    Le rap à Bordeaux, ça existe ! Rencontre avec Yudimah 

     

     

     

    Et puis en troisième... c'est difficile, mais je dirais Salif, même si j'ai pas non plus énormément écouté. Je trouve qu'il a une très belle plume. Il a ce truc franc, lui aussi. 

     

      

     

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    Tu me disais avant l'interview que tu tenais à parler dans tes textes de sujets qui te tenaient à coeur. Pour toi, le rap c'est politique ?

    Je pense qu'un rappeur est toujours politique. Quand tu t'exprimes, même personnellement, tu exprimes une opinion. Et la politique, à la base ça n'a rien à voir avec ce qu'on peut y lier aujourd'hui ; quand on dit politique, on pense politiciens, alors que la politique initialement c'est la voix du peuple. Et ça englobe tous les sujets de société : à partir du moment où tu dis "je trouve que ce croissant est trop cher", tu fais de la politique ! 

     

    Donc tu t'estimes engagé ?

    Je fais attention avec ça. Si les gens estiment que je suis engagé, ça leur appartient ; moi, j'estime être juste moi. Je parle de choses à qui me tiennent à coeur, et j'essaye de m'exposer avec le plus de vérité possible, pas la vérité suprême mais ma vérité, sur le moment, ce que je vois, ce que je pense. Par exemple, l'épanouissement individuel et collectif, c'est un thème qui me tient à coeur. La haine, ça part de soi, de chaque être humain ; et il y a des problèmes individuels qui peuvent créer d'immenses problèmes qui nous concernent tous.  

     

     

     

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    Qu'est-ce que tu peux me dire sur la scène rap/hip-hop bordelaise ? 

    J'avoue que j'étais assez enfermé jusqu'à présent, je travaillais ma musique et j'ai un processus où j'ai besoin de d'abord arriver avec quelque chose pour ensuite le partager avec les autres. Donc j'ai pas trop connaissance de tout ça. Après il y a beaucoup de rappeurs bordelais que je connais : Keurspi, Deep et Igee, DRBX, Guezess, Beasty, Heypton... et il y en a encore beaucoup !

     

    Est-ce que tu penses que c'est plus difficile d'émerger dans le milieu du rap à Bordeaux, plutôt que dans des villes comme Paris ou Marseille où il y a une vraie tradition hip hop...?

    Oui et non. Ce qui est une tare est aussi une opportunité. Il y a moins d'institution, c'est vrai, donc on connaît peu d'artistes bordelais qui ont vu leurs noms dans le paysage national. Mais il y a aussi une opportunité, parce qu'il y a une scène à prendre.

     

     

     

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    Tu as fait la première partie de MHD et de Kalash, comment ça s'est passé ? Tu les as rencontré ?

    Kalash je ne l'ai pas rencontré, mais j'ai discuté avec MHD et c'est quelqu'un de très sympathique, très accessible, pas du tout prétentieux comme on pourrait s'y attendre au vu de son succès et de son âge. Et j'avais la pression, mais c'est mon boulot d'artiste ! (rires)

     

    Quel est ton meilleur souvenir de scène ?

    C'était une scène avec Keurspi, Deep et Igee, et d'autres copains. C'était à Blanquefort dans un tout petit événement, un festival street-art, avec du cirque et tout. Y avait peut-être une trentaine personnes, mais une énergie folle ! Ce qui compte, c'est pas d'avoir un million de personnes devant toi, c'est d'avoir l'énergie. C'est pour ça que mon album s'appelle Energy, parce que c'est la priorité absolue. On était tous dedans, y avait une espèce de transe vraiment, ce moment-là était mémorable.

     

     

     

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    Et ton pire souvenir de scène ?

    C'était un show à la Rock School Barbey, une de mes premières là-bas. Je passais en premier avant une quinzaine d'autres artistes, moi je faisais du rap américain et eux ils faisaient tous du rap français, en mode rap de quartier, tu vois ? Tout le monde était là pour voir la grosse tête à la fin ou ses potes sur scène, ils en avaient rien à faire de moi ! Y a même un moment où quelqu'un dans le public m'a dit de fermer ma gueule. Donc c'était le pire moment, au bout de trente secondes j'avais l'impression que ça faisait trente minutes que j'étais sur scène. Dans ces conditions-là, quand l'énergie n'est pas favorable, c'est difficile, mais ça s'est bien passé quand même !

     

    Dernière question : qu'est-ce que tu peux nous dire sur tes projets futurs ?

    Je viens de sortir mon album Energy, vous pouvez le trouver sur mon BandCamp, sur Amazon, iTunes, et sur toutes les plateformes de streaming. Pour les concerts, je peux pas encore vous donner une date, mais ça arrive bientôt ! Ensuite je vais me laisser une bonne année pour faire le prochain album, et je vais beaucoup évoluer. J'apprends le piano depuis un an, et je dois encore travailler, j'attends d'avoir un bon niveau pour donner un album qui aille plus loin musicalement. 

     

     

     

     

     

     

     

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    Fondée en 2018, cette web radio bordelaise a été créée par Amaury Laval et Louis Lenormand. Ces deux lycéens passionnés de musique sont bien décidés à remuer le milieu culturel et musical de notre ville. L'objectif ? Une play-list unique et éclectique tous les jours, une excellente qualité audio, une actualité sur les événements à Bordeaux, et zéro pub.

     

     

     

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    Avec Le Protocole, vous aurez donc droit 24 heures sur 24 à une programmation pointue, qui enchaîne des titres iconiques avec des morceaux d'artistes locaux. Matinales, reportages, before le samedi avant de sortir, after school les mercredi et vendredi pour se détendre après le travail... De quoi rythmer votre semaine de manière agréable !

    Chez Next on Bordeaux, on adore promouvoir ce type d'initiative. On peut d'ores et déjà vous annoncer de beaux projets avec ce média... ;) En attendant, vous pouvez aller faire un tour sur leurs pages Facebook et Instagram !

     

     

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