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    Aujourd’hui nous interviewons Mathilde Arnault, plus connue sous le nom Tanxxx. Dessinatrice, scénariste et blogueuse bordelaise,elle est également l'autrice de bandes dessinées, dont « Des croûtes aux coins des yeux », « Rock Zombie », « The joy of femmes à poil » et « Velue ». Elle a refusé en 2016 le titre de Chevalier des Arts et des Lettres qui devait lui être décerné par Fleur Pellerin. Tanxxx nous parle ici de son parcours, du monde du dessin, de la précarité des artistes et de son rapport à la ville de Bordeaux.

     

     

     

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    Pouvez-vous vous présenter ?


    Je suis Tanx, autrice, graveuse, parfois peintre, bref artiste pour faire simple.

     

     

    Qu’avez-vous fait comme parcours ?


    J'ai fait les Beaux Arts à Angoulême, mais je suis pas certaine que les Beaux Arts aient été décisifs dans mes choix d'ensuite, ou indirectement... L'envie de dessiner n'est pas venue un jour, elle a tout simplement toujours été là, depuis que je sais à peu près tenir un crayon.

     

     

     

    Tanxxx : le dessin hors de sa bulle

     

     

     

    Comment décririez-vous votre style, tant en termes de dessins que d’écriture, à un novice ?


    C'est un peu compliqué : mes styles sont multiples et mouvants, ils évoluent selon les techniques... Pour tenter malgré tout d'expliquer, j'ai un dessin assez noir, je travaille d'ailleurs très peu en couleur (mais ça m'arrive). Quand je dessine c'est de plus en plus par hachures, désordonnées mais régulières. Quant à la carte à gratter, comme en linogravure et en gravure sur bois, le principe est un peu le même mais en enlevant la matière. Ce que je raconte est je l'espère de plus en plus sujet à interprétation pour celui ou celle qui regarde, en dessin du moins. En gravure, c'est plus axé sur le grotesque et le monstrueux désormais.

     

     

     

    Tanxxx : le dessin hors de sa bulle

     

     

     

     

    Dans votre BD Des croûtes aux coins des yeux, Bordeaux est très présente : vous parlez de lieux connus comme les Capucins, de groupes locaux…


    Je raconte ma vie dans les Croûtes, il était logique que j'en vienne à parler de mon environnement. Je vis ici depuis 15 ans, et je vais devoir partir, n'ayant ni les moyens ni la stabilité délirants exigés par les propriétaires.

     

     

    Diriez-vous que Bordeaux est toujours une « ville rock » ou qu’elle répond plutôt à son surnom de Belle Endormie ?


    Bordeaux n'a jamais réellement été une ville particulièrement rock, ou du moins bienveillante avec ce genre de culture, sauf à la phagocyter avant pour l'instrumentaliser comme on a pu voir pour Bordeaux 2013. Bordeaux n'est pas une belle endormie, c'est une ville bourgeoise provinciale qui se rêve Paris et pousse les gens comme moi vers la sortie.

     

     

     

    Tanxxx : le dessin hors de sa bulle

     

     

     


    Comment trouvez-vous le milieu du dessin et la BD à Bordeaux ? Est-ce un milieu plutôt ouvert ?


    Il n'y a pas qu'un seul milieu du dessin à bordeaux mais plusieurs, et je crois que tous les milieux sont également ouverts (un peu, mais pas trop)... Je ne vois pas beaucoup de gens dans mon quotidien, je travaille seule chez moi, avec ce que ça comporte d'avantages et d'inconvénients, et quand je crois des ami-e-s artistes on parle finalement assez peu de ce qu'on produit.

     

     

    Vous parlez dans certaines de vos œuvres de la condition d’artiste, de la précarité, de la condition des femmes, entre autres. Est-ce important pour vous de transmettre un message par vos dessins et BD ?


    Non et je ne le fais pas, d'ailleurs, la plupart du temps. Mon dessin est une chose, mes convictions une autre. Même dans Velue et les Croûtes la politique au sens large est intégrée au reste. Je ne conseille pas de lire mes BD par ce prisme là, ça serait passer à coté du reste. Quand je veux parler de conditions d'artiste prolétaire ou de femme artiste, je le fais à l'écrit. Ce que je fais en dessin, en BD ou en gravure reste avant tout du dessin, de la BD et de la gravure : si ces sujets là y transparaissent, ils restent du second plan.

     

     

     

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    Comment gagne-t-on sa vie aujourd’hui en étant dessinatrice ?


    Il y a mille façon de gagner sa vie avec le dessin, mais toutes seront relativement compliquées, et en tous cas nécessiteront que vous abandonniez totalement l'idée de planifier à plus de 1 semaine dans le futur. Il y a évidemment moyen d'accéder au confort, pour peu qu'on soit observateur ou observatrice et qu'on maitrise les modes dans les domaines qui permettent de gagner de l'argent avec ce genre d'activité ; mais le confort ne concerne qu'une personne sur énormément de galériens, il faut garder ça en tête.

     

     

    Votre BD Des croûtes aux coins des yeux est éloignée du style « girly » qu’on retrouve chez beaucoup d’illustratrices…

    Pour ce qui est de la BD "girly", je refuse d’en parler désormais. mon point de vue est résumé ici. J'ajoute malgré tout que si y'a quelque chose à pointer ou à creuser là dedans ce sont les choix éditoriaux, de mecs donc, à la tête des maisons d'édition. Maintenant le "girly" a fait place à du féminisme niais et inoffensif. Changer de boite ne nous fait pas avancer et on nous parle toujours que de notre condition de femmes quand il est urgent de sortir de ce sujet pour voir enfin ce que font ces artistes.

     

     

     

     

    Tanxxx : le dessin hors de sa bulle

     

     

     

     

    Quels conseils donneriez-vous à un jeune qui souhaite gagner sa vie par le dessin et la bande dessinée ?


    Qu'il ou elle fasse autre chose pour gagner sa vie si il ou elle tient à garder une indépendance de ton et une liberté dans ce qu'il / elle dessine et raconte. Le milieu est devenu beaucoup trop précaire maintenant. Quand j'ai commencé à gagner ma vie avec ça, le RMI (qui n'était déjà pas la panacée) n'avait pas été remplacé par le RSA, même si j'ai gardé de cette époque une impression tenace de me faire surveiller dans tous mes agissements (et ça doit être encore pire avec le RSA) . C'est déjà très difficile dès qu'on sort du classique CDI, je vous laisse imaginer ce que c'est quand notre activité n'est jamais considérée comme un travail, à commencer par trouver un logement (et a fortiori dans des villes comme Bordeaux).

     

     

    Quels sont vos projets actuels et futurs ?


    Pour 2018 j'ai plusieurs choses qui doivent se finir : un Dictionnaire dessiné il y a un an et un recueil de textes qui portent sur la condition d'artiste. Je ne planifie rien, et les rares fois où ça arrive je finis par faire autre chose.
    Mais un projet sûr pour cette année est de quitter Bordeaux puisque je n'ai pas le choix, je suis poussée dehors comme énormément de gens de mon entourage et au-delà. Cette ville finira en vitrine.

     

     

     

    Tanxxx : le dessin hors de sa bulle

     

     

     

     

     

     

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    Vous vous intéressez aux sciences et aimez apprendre, mais êtes parfois lassé des expositions classiques ? L'exposition Luminopolis, à Cap-Sciences (Hangar 20, quai de Bacalan), est faite pour vous ! 

     

     

     

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    Comme l'indique son nom, l'exposition Luminopolis - accessible jusqu'au 2 septembre 2018, elle a été prolongée, vous avez le temps - porte sur la lumière. On vous conseille de réserver : en effet, une nouvelle partie commence toutes les dix minutes, et les groupes de joueurs ne peuvent excéder plus d'une quinzaine de personnes. 

     

    Le jeu débute par l'explication des règles, énoncée par l'un des "maîtres" de Luminopolis. Vous devez choisir un parcours parmi trois choix possibles, du plus facile au plus difficile - attention, le troisième niveau est vraiment dur. Une tablette électronique vous est remise. Celle-ci vous permettra de lancer le jeu.

     

     

     

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    Source : Sud-Ouest

     

     

    A chaque atelier, vous devez résoudre une énigme pour trouver un mot. Vous évoluez dans une ambiance de science fiction, au milieu d'installations futuristes. Les jeux sont variés : il s'agit tantôt de déduction, tantôt de manipulation de couleurs et de prismes lumineux, tantôt de quizz et de casses-têtes, toujours sur le thème de la lumière. Vous pourrez même essayer des casques de réalité virtuelle, qui vous enverront au pied d'une montagne ou au bord de la mer - à vous de trouver le mot dans les recoins du paysage... 

     

     

     

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    Source : Cap-Sciences

     

     

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                                                                                              Source : Cap-Sciences

     

     

    Quand vous avez réussi à trouver une réponse, vous pouvez positionner votre tablette sur les webcams des bornes prévues à cet effet afin de rentrer vos mots. Attention : si vous faites une erreur, vous ne pouvez plus entrer de mots pendant plusieurs minutes ! Une pénalité coûteuse, quand on dispose seulement d'une heure pour résoudre l'énigme... Vous pouvez aussi demander des indices pour vous aider. Quatre grands thèmes structurent cet escape game : qu'est-ce que la lumière ? Comment agit-elle sur les humains ? Comment nous rassemble-t-elle ? Comment la lumière régit les existences des plantes et des animaux ?

     

     

     

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    Source : Sud-Ouest

     

     

    On vous recommande vivement de tenter l'expérience, en famille - les enfants s'amusent énormément -, entre amis, en couple ou même tout seul ! C'est une manière innovante et ludique d'apprendre des choses sur la lumière, qui régit nos existences bien plus qu'on ne le pense...

     

    Le tarif normal est de huit euros par personne, le tarif réduit est à cinq euros (c'est gratuit pour les moins de cinq ans). N'hésitez pas à nous dire ce que vous en avez pensé dans les commentaires !

     

     

     

     

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    Quand Lomepal remue le Rocher de Palmer : un grand du rap à Bordeaux

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Hier soir, Lomepal - Antoine Valentinelli de son vrai nom, mais il n'aime pas qu'on l'appelle comme ça - se produisait au Rocher de Palmer à l'occasion de sa tournée Flip Tour. Après que le magicien américain qui le suit dans sa tournée ait chauffé la salle, il est monté sur scène au son de Palpal, son single encensé par la critique. Le public criait déjà son nom depuis de longues minutes.

     

     

     

    Quand Lomepal remue le Rocher de Palmer : un grand du rap à Bordeaux

     

     

     

    Lomepal était accompagné de Yyassine, le backer, et de son . Le rappeur-skateur (Lomepal fait en effet du skate depuis 15 ans) a su satisfaire à la fois ses fans de la première heure, en jouant R2D2 ou L'avion malaisien, mais aussi son public plus récent, qui l'a découvert aux sons de Malaise ou Yeux disent. Un concert à la fois street et sensible, doux et trash, où les moments d'émotion se transformaient vite en pogo.

     

     

     

    Quand Lomepal remue le Rocher de Palmer : un grand du rap à Bordeaux

     

     

     

    Quand Lomepal remue le Rocher de Palmer : un grand du rap à Bordeaux

     

     

     

    Bien que malade, Lomepal a été généreux avec un public conquis : après avoir surfé sur l'auditoire, il est descendu plusieurs fois de la scène pour rapper au milieu de la foule. Il a donné deux rappels, visiblement ému des cris de son public qui ne s'arrêtaient pas. Les bordelais avaient déjà démontré leur amour pour les chansons de Lomepal : de nombreuses personnes présentes hier soir l'étaient aussi à son Show Case en septembre et à la Rock School Barbey, il y a deux ans. Le rap semble définitivement être la musique des idoles des jeunes. 

     

     

     

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